Le salaire de la peur
Alors que la France se confine pour lutter contre le Covid-19, les plateformes de livraison de repas poursuivent leur activité, au ralenti toutefois. L’offre est moins pléthorique et les délais de livraison rallongés. Beaucoup de restaurants ont fermé leurs portes mais certains restent partiellement ouverts pour n’assurer que le service à emporter, autorisé par les autorités.
Dans ce contexte, les livreurs sont en première ligne. A la peur sanitaire s’ajoute une crainte économique comme en témoignent les nombreux articles parus dans la presse ces derniers jours. Tour d’horizon.
Exposé au Coronavirus durant ses livraisons
« Jérémy Wick est le porte-parole du millier de coursiers à vélo de l’agglomération de Bordeaux. Il est en arrêt maladie après avoir été probablement exposé au Coronavirus durant ses livraisons. » explique le site de France 3 Nouvelle-Aquitaine. « Pour lui, les livreurs sont en danger car ils manipulent toute sorte d’objets durant leurs livraisons. Et les clients sont eux aussi en danger car l’emballage des produits a potentiellement été exposé au virus […] Il réclame l’aide des pouvoirs publics pour que les livreurs à vélo (tous auto-entrepreneurs) obtiennent un revenu minimum durant le confinement pour leur permettre d’arrêter de travailler.»
Pour d’autres dont l’activité de coursier est la seule source de revenus, s’arrêter est impossible comme le souligne cet article du site de France 3 Bourgogne Franche Comté « Sincèrement, si j’avais le choix, je n’irais plus travailler » dit un coursier « C’est clair et net, notre métier est plus que dangereux. Malheureusement, certains, comme moi par exemple, ne vivent que de ce métier et sont obligés de l’exercer. C’est malheureux, c’est dangereux, mais on n’a pas le choix. »
Un maintien d’activité incompréhensible selon les syndicats
« C’est paradoxal ! Depuis la semaine dernière, le gouvernement appelle tous les citoyens à rester chez eux […] pour autant, les livraisons continuent d’être autorisées – exposant ainsi les coursiers – alors que nous ne livrons ni organes vitaux, ni sang. Simplement des pizzas et des burgers, dont les clients pourraient se passer » explique le porte-parole d’un collectif de coursiers parisiens dans cet article de La Tribune. « Après avoir rencontré les plateformes de livraison de repas à domicile, Cédric O, secrétaire d’Etat en charge du numérique, a annoncé la publication d’un « guide des précautions sanitaires » pour les livraisons de repas à domicile, autorisées à condition d’être réalisées sans contact pour assurer une protection maximale des personnes qui préparent les repas, des livreurs et des clients » précise La Tribune.
Les livreurs de repas à domicile s’adaptent pour continuer à travailler
« Les coursiers vont livrer des repas sans contact » confirme Ouest-France dans cet article « Les restaurants qui travailleront pour le take-away vont installer des tables sur lesquelles ils déposeront des sacs avec les numéros de commande que nous récupérerons […] puis nous laisserons les commandes devant la porte des particuliers, en leur signalant que nous venons d’arriver.»
Dans cet article le HuffPost revient sur le dilemme qui se pose aux livreurs avec une vidéo sur la mise en œuvre de la livraison « sans contact ».
Du côté des plateformes, on assure prendre la mesure de la situation. Les clients sont sensibilisés à la procédure de remise des commandes tandis que les coursiers doivent suivre un nouveau protocole de livraison.

En plus des précautions exigées par le Gouvernement, Deliveroo a mis en place une possibilité de téléconsultation médicale pour ses livreurs à vélo en partenariat avec une plateforme spécialisée. Du côté de Stuart, la communication est réduite au minimum sur ses réseaux sociaux comme sur son site. En revanche, la plateforme souligne sa spécificité, celle d’assurer tous types de livraisons et d’être par conséquent plus proche de la notion de « nécessité et d’utilité » que ses concurrents .
Et vous, pensez-vous qu’il faille maintenir les livraisons de repas à domicile dans cette période ? Si vous êtes coursier, avez-vous arrêté votre activité ou la poursuivez-vous ? N’hésitez pas à réagir dans notre groupe dédié aux livreurs.